La sensation de picotement sur le visage le matin, l’air vif qui rentre dans les narines, les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle… l’automne est bien là ! Si l’on y prête attention, on peut s’émerveiller des couleurs chatoyantes et apaisantes qu’arbore mère Nature, avec ces feuillages violet, rouge, bordeaux, marron, beige clair, jaune paille, vert foncé… Contempler les mutations à l’œuvre en automne nous fait entrevoir la nature changeante et éphémère de toutes choses.
L’actualité nous montre à quel point rien n’est jamais définitivement acquis. « Nous vivons au royaume de la précarité » (B. Rerolle). Confrontés à plus d’incertitude, ballotés par des décisions souvent brutales, ce temps de gestion de crise nous oblige à vivre comme un funambule qui avance d’une marche peu assurée sur un fil, en équilibre. Dans ce nouveau jeu, le corps doit déployer tonicité, attention et vigilance pour ne pas tomber. L’esprit est invité sans cesse à faire preuve d’une plus grande adaptation aux changements. Parfois on rencontre des résistances, des blocages, et des émotions fortes peuvent nous envahir (colère, désarroi, tristesse…).
Le travail en yoga ou dans d’autres disciplines psycho-corporelles nous montrent combien il est difficile de vivre un état d’équilibre, ou comment trouver son axe. Par exemple lors d’une posture d’équilibre sur un pied, nous devons prêter attention à mille choses : le regard qui s’élargit puis qui s’intériorise peu à peu, la respiration qui devient plus régulière, les muscles qui se contractent et qui se détendent, et l’attitude tournée vers l’abandon de toute volonté de tenir la posture….
Ce grand déséquilibre planétaire auquel nous assistons nous pousse à chercher plus de stabilité intérieure, à réaliser ce qu’est l’authentique état d’équilibre. Or l’expérience montre que l’équilibre n’est jamais donné d’emblée. Voyez le temps que met un bébé pour le trouver, lui qui apprend si vite. Il requiert une qualité de Présence qui se cultive et qui nous pousse à remettre cent fois son ouvrage sur le métier. « Paradoxalement, il (l’équilibre) se découvre lorsqu’il devient évident que vivre consiste à miraculeusement passer de déséquilibres spontanés en déséquilibres consentis, à la recherche d’une stabilité capable d’inclure les variations dans une totalité plus vaste qui leur donne un sens » (Ysé Tardan Masquelier).
Et puis, je tenais à vous faire part de la retraite silencieuse en ligne de méditation Vipassana que conduira Pascal Auclair sur deux week-end (en novembre et en décembre). Il fait partie des formidables enseignants que j’ai eu la chance de rencontrer. Avec clarté, simplicité, et générosité, Pascal transmet avec enthousiasme et humour des sagesses profondes si aidantes en ces temps troublés.